A cause des douaniers, voyons. A quoi servent les douaniers, me direz-vous, à une époque où il n'existe plus de monnaie (à part chez les Ferengis) et où le mot "frontière" ne sert plus qu'à définir un horizon stellaire inexploré plus qu'une séparation entre deux entités politiques ?
Eh bien là encore, nous allons ressortir des vieux tiroirs poussiéreux des archives de Starfleet un document qui fut signé en 2172 : la Convention de Paris relative à la préservation des métiers et professions désuètes. Cette nouvelle loi permettait d'officialiser et de garantir la perpétuation de certains corps de métiers que le progrès et la charte de la Fédération des Planètes Unies avaient rendus inutiles. Parmi ces métiers figurait ceux de composteur de billets de métro, de standardiste téléphonique, de gréviste de la RATP ou de la SNCF et enfin, celui de douanier.
Douanier, rappelons-le, était un métier florissant de la fin du XIXème jusqu'au milieu du XXIè siècle, date approximative à laquelle l'exaspération de la population mondiale face aux dérives d'un corps de métier devenu coercitif et impotent, mesquin et faisant preuve d'une mauvaise foi et d'une c****rie sans bornes au fil des siècles, bref cette exaspération connut son paroxysme pendant la guerre mondiale qui dévasta la Terre lors des années 2050. Profitant de la zizanie et des pluies de missiles nucléaires, la population de plusieurs pays en profita pour se soulever contre les douaniers et organiser de vastes chasses à l'homme, où ces petits hommes et femmes habillés de bleu furent impitoyablement pourchassés puis capturés comme des bêtes, torturés de la façon la plus cruelle et la plus affreuse qui soit avant d'être mis à mort de la façon la plus humiliante et la plus douloureuse qui soit. Lorsque les feux de la guerre se furent éteints, les douaniers étaient une race quasi-éteinte, ce qui explique pourquoi les Vulcains ne furent pas taxés par des fonctionnaires des douanes lors de leur arrivée sur Terre à l'occasion du Premier Contact. Nul doute que si les Vulcains avaient été accueillis par des fonctionnaires qui leur auraient imposé de remplir des bouts de papier, qui leur auraient ouvert leurs bagages et déballé tout le contenu avant de leur extorquer une somme d'argent, les honorables extra-terrestres seraient repartis illico-presto et auraient laissé la race humaine dans sa merde qu'ils aient la technologie Warp ou non. Ou plutôt, ils seraient repartis après avoir atomisé le reste de la planète avant que la vermine qu'ils auraient jugé que nous étions ne se soit répandue à travers la Galaxie !
Quoiqu'il en soit, la Convention de Paris garantissait la préservation des métiers tombés dans l'oubli et dont le souvenir était maintenu par quelques poignées de fidèles pratiquants, et ce par l'adoption de lois permettant à ces corps de métiers de survivre.
Pour en revenir à notre histoire de synthétiseurs et la raccrocher à notre histoire de douaniers, les synthétiseurs sont systématiquement bridés au stade de la conception afin de limiter les risques de contrefaçons et de fraude. En effet, selon les douaniers, si les réplicateurs pouvaient synthétiser n'importe quel produit, ce serait la porte ouverte pour la fraude, la contrebande et la mort à court terme du marché national (vous remarquerez que les douaniers de l'univers de Star Trek n'ont pas encore réalisé que la notion de frontière avait été abolie et qu'a priori, ils vivent dans une autre époque, complètement déphasés par rapport au présent). Toutefois, certaines compagnies constructrices de réplicateurs lâchent de temps en temps sur le marché des machines débridées, susceptibles de produire des marchandises frelatées, donnant ainsi un but, une mission, une raison de vivre aux rares douaniers subsistant de par le monde. Bien entendu, ces compagnies sont en fait subventionnées par le gouvernement terrien et le Conseil de la Fédération en accord avec la Convention de Paris.

Date de création : 03/05/2003 @ 13:41
Dernière modification : 26/09/2005 @ 09:57
Catégorie : Technique

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